L’importance de la vignette Crit’Air pour les usagers de la route
À vue d’œil, la vignette Crit’Air n’est qu’une étiquette ronde et colorée retrouvée sur le pare-brise des voitures. Pourtant, il s’agit bien du Certificat Qualité de l’Air créé par le ministère de la Transition écologique et solidaire en 2017 pour faciliter l’identification de la classe environnementale des véhicules. Loin d’être un simple élément décoratif, cette pastille affiche le niveau de pollution. Elle permet d’évaluer l’impact environnemental d’un véhicule à partir d’un système de numérotation et d’un code couleur spécifiques. Plus le chiffre lu est grand, plus important est le taux de rejets polluants du véhicule.
D’après ses caractéristiques respectives, chaque véhicule est catégorisé sur une échelle de 0 à 5. Quel que soit son type : voiture particulière, utilitaire léger, bus, car, 2 roues ou poids lourd, il est concerné par la vignette Crit’Air. Cependant, ce système ne tient pas compte des vieux modèles immatriculés avant 1997 dits « non classés ».
Le dispositif a été pensé dans le but de réduire la pollution atmosphérique générée par le trafic routier. Pour les usagers de la chaussée, il représente le bon outil pour participer activement dans la transition énergétique. En effet, la volonté des conducteurs à se procurer la vignette Crit’Air démontre déjà leur écoresponsabilité. Mais cette résolution peut aussi équivaloir à une contrainte. C’est notamment le cas lorsqu’il s’agit de respecter des conditions de circulation réglementée. Dans ce dernier cas, ils n’ont d’autres choix que d’adopter la vignette Crit’Air et l’arborer à l’avant de leur véhicule. Sans le macaron, l’accès aux Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) leur est interdit. Ils ne sont pas autorisés à se déplacer à l’intérieur de ces périmètres. Même le stationnement leur est défendu.
Les mesures prises par les autorités et les collectivités territoriales dans le cadre de la transition énergétique sont de plus en plus strictes. Dorénavant, la bonne vignette Crit’Air donne aussi accès aux anciennes zones de circulation restreinte et permet d’éviter toutes amendes. Elle accorde néanmoins certains privilèges comme un prix de parking réduit et une circulation libre au sein des ZFE-m de France. Ces avantages sont profitables aussi bien pour les véhicules français qu’étrangers.
La vignette Crit’Air est-elle encore exigée dans les ZFE-m et les ZPA ?
Les conditions de circulation ont été revues par les services de l’État sur les territoires à trafic routier dense. Ces adaptations sont faites dans le but d’encourager la mobilité propre et de limiter au maximum les émissions polluantes dans les grandes agglomérations. Dans cette optique, la vignette Crit’Air est indispensable dans deux situations :
· En cas d’épisode de pollution, les procédures préfectorales déclenchées temporairement pour restaurer rapidement la qualité de l’air peuvent comprendre le port obligatoire de la vignette Crit’Air. Seuls certains véhicules auront le droit de rouler dans le département ou dans la Zone de Protection de l’Air (ZPA) concernée jusqu’à l’atténuation de la pollution atmosphérique.
· Dans une ZFE-m, le certificat Crit’Air est exigé en permanence pour circuler étant donné que les normes de pollution de l’air sont régulièrement dépassées dans ces zones. Ces dernières sont annoncées à l’avance par des panneaux de signalisation.
Plus précisément, ces zones à circulation réglementée sont :
· Marseille : la ZFE-m de la Métropole Aix-Marseille-Provence est circonscrite par les avenues du Cap Pinède, du Prado 2 et Alexandre Fleming, les boulevards Françoise Duparc, Capitaine Gèze et de Plombières, Sakakini, Rabatau et Jean Moulin. Dans cette ceinture, les véhicules portant la vignette Crit’Air 5 et les non classés sont interdits de circulation. Cette restriction concernera les Crit’Air 4 en septembre 2023 et ceux arborant l’étiquette Crit’Air 3 l’année suivante.
· Paris et Grenoble : ces ZFE-m regroupent 49 communes du territoire incluant également leur zone périurbaine. Les véhicules Crit’Air 3 et plus ne sont plus autorisés à pénétrer les Alpes Métropole depuis le 1er janvier 2022. En 2024, même les Crit’Air 2 ne seront plus en mesure d’y transiter.
· Lille : 11 villes de la métropole sont fermées aux véhicules Crit’Air 4 et plus durant les pics de pollution, à savoir Lomme, La Madeleine, Marquette-lez-Lille, Hellemmes, Lambersart, Lezennes, Mons-en-Barœul, Saint-André-lez-Lille, Marcq-en-Barœul, Sequedin et Ronchin. Ceux qui ne sont pas équipés de la vignette écologique y sont également bannis.
· Lyon : les mesures de restriction de la circulation dans la métropole sont adaptées en fonction de la persistance et de l’intensité de la pollution de l’air. Généralement, l’interdiction n’entre en vigueur qu’au deuxième jour de pollution et elle touche les véhicules Crit’Air 4 et 5. Si la qualité de l’air continue de se dégrader, les Crit’Air 3 seront aussi rejetés. À noter que seuls le périphérique Nord, le boulevard Laurent Bonnevay et les autoroutes A7, A42 et ex A6 sont inclus dans la ZFE-m de Lyon.
· Montpellier : la mise en œuvre se fera en deux étapes. La première phase de restriction est déclenchée dans 11 communes de l’agglomération interdisant les Crit’Air 3 et plus. Et le lancement de la deuxième phase est prévu en juillet 2026. Les 31 communes de la métropole seront alors touchées et la restriction inclura aussi les Crit’Air 2.
· Nancy : tous les véhicules en circulation devront se munir de la vignette Crit’Air et ceux qui porteront les étiquettes 4 et 5 ne pourront plus rouler. En revanche, les transports en commun sont gratuits.
· Nice : la zone de circulation restreinte comprenant le centre-ville et la zone hyper centre n’accueille aucun véhicule Crit’Air 4 et 5.
· Métropole du Grand Paris : les véhicules Crit’Air 2 cesseront d’y circuler à partir de juillet 2023 et en 2024, les seuls autorisés à y transiter seront les Crit’Air 0 et 1.
· Reims : depuis janvier 2023, les Crit’Air 4 et 5 sont interdits en centre-ville et dans sa zone urbaine. Les véhicules avec une vignette orange seront aussi bannis d’ici à janvier 2024.
· Rouen : depuis septembre 2022, les véhicules non classés et ceux qui arborent les pastilles bordeaux et grises ne peuvent plus y circuler. Cette restriction concerne aussi les véhicules d’approvisionnement de marchandises.
· Saint-Étienne : la ZFE-m de la métropole est uniquement fermée aux utilitaires légers et aux poids lourds.
· Strasbourg : les véhicules les plus polluants ne peuvent ni stationner ni pénétrer la ZFE-m. Celle-ci s’étend sur les 33 communes de la métropole.
· Toulouse : la circulation différenciée est permanente à l’intérieur du périphérique toulousain.
Le déploiement de ces ZFE se poursuit dans plusieurs villes et départements.
La vignette Crit’Air et les nouvelles ZFE-m émergentes
En application à la loi Climat et résilience, 43 agglomérations rassemblant plus de 150 000 personnes sont tenues de mettre en place une ZFE-m d’ici à 2025, dont :
· Saint-Étienne
· Caen
· Douai-Lens
· Amiens
· Annecy
· Avignon
· Bayonne
· Béthune
· Brest
· Chambéry
· Dijon
· Dunkerque
· Le Mans
· Lille
· Limoges
· Valenciennes
· Mulhouse
· Nantes
· Orléans
· Clermont-Ferrand
· Nancy
· Rennes
· Le Havre
· Bordeaux
· Angers
· Annemasse
· Pau
· Perpignan
· Reims
· Saint-Nazaire
· Tours
· Metz
· Nîmes
La majorité de ces villes futures ZFE-m représentent des ZPA. Prochainement, la vignette Crit’Air y sera donc obligatoire durant les pics de pollution. Cette résolution prévoit le renouvellement d’un tiers du parc automobile de France.
Vignette Crit’Air : dans quelles villes françaises est-elle exigée ?
La mise en place des ZFE dans la ceinture formée par l’autoroute A86 et son extension à travers les autres agglomérations françaises constitue une véritable opportunité dans l’établissement d’un plan de transition énergétique efficace. En effet, bien qu’elle ne soit pas facultative, le fait qu’elle reste accessible à tous les conducteurs permet une action collective d’impact majeur pour la préservation de la planète contre le dérèglement climatique.
Les acteurs de l’État entendent rendre le port de la vignette Crit’Air obligatoire sur tout le territoire français. Ainsi, même si vous ne résidez pas dans une ZFE-m, les conditions de déplacement appliquées au sein de ces périmètres couvriront le reste du pays. Vous aurez alors besoin du Certificat Qualité de l’Air pour vous déplacer en cas de circulation différenciée.
Par ailleurs, le simple fait d’acheter la vignette Crit’Air pour votre véhicule prouve que vous êtes prêt à vous impliquer dans un concept de développement durable qui, à terme, sauvera la planète du réchauffement climatique. Cette écoparticipation fait partie d’une démarche solidaire pour la préservation de la santé publique contre les conséquences néfastes de la pollution atmosphérique.
Restriction de la circulation : quelle catégorie Crit’Air ne pourra plus rouler dans toutes les ZFE à partir de 2023 ?
Dans la continuité des dispositions prises par le gouvernement pour rendre la qualité de l’air meilleure à l’horizon 2024, plus aucun véhicule de catégorie Crit’Air 5 ne sera autorisé dans les ZFE-m de France. Par conséquent, les conducteurs devront non seulement apposer le bon macaron sur le pare-brise, mais seront également obligés de mettre leur vieux véhicule au rebut. La seule façon d’éviter une verbalisation est de conduire un véhicule « propre » équipé de l’écopastille.
À remarquer qu’à partir de 2023, les contrôles routiers seront renforcés petit à petit. Les villes se pareront progressivement de caméras, de radars et de portiques pour surveiller la circulation des véhicules. Ces divers dispositifs se chargeront de repérer les voitures polluantes en infraction avec la législation Crit’Air, surtout en cas de circulation limitée.
La fin des véhicules à moteur thermique est annoncée pour 2050
Le projet de villes respirables, initié par l’État français en 2010 et renforcé par l’instauration du dispositif Crit’Air en 2017, a pour objectif :
· Le renouvellement des flottes de véhicules publics par des modèles électriques à faibles rejets carbone ;
· L’incitation à la mobilité propre par le biais de plusieurs aménagements territoriaux tels que la création de bornes de recharge pour les véhicules électriques, la mise en place de pistes cyclables et d’aires de covoiturage… ;
· L’accélération de la commercialisation des voitures électriques…
D’après la Commission européenne, ce projet devra prendre fin et aboutir sur un succès d’ici à 2050. À terme, le taux de CO2 émanant des transports routiers devra être nul. En parallèle, les voitures thermiques ne pourront plus rouler et la vente de ces dernières sera interdite, quelle que soit la ville de France.