Vignette Crit’Air : de quoi il en retourne ?
La pollution de l’air est une réelle menace pour la santé humaine. Elle représente aujourd’hui un enjeu d’envergure suscitant une action solidaire de la part de tous. Conscient de l’urgence de la situation, le gouvernement français a mis en place une stratégie de transition énergétique permettant à tous les citoyens de rouler au vert à l’horizon 2050. Elle garde en perspective des villes plus respirables et un trafic routier fluide constitué uniquement de véhicules « propres ». Pour la réussite d’un tel plan, le ministère de la Transition écologique et solidaire a créé le Certificat Qualité de l’Air qui, à première vue, ressemble à un autocollant rond ordinaire.
Ce dispositif, également appelé vignette Crit’Air est en réalité une étiquette colorée et numérotée que tous les véhicules à moteur doivent posséder. Il faut le coller de manière évidente sur le pare-brise ou le carénage, car il facilite l’identification de la classe environnementale du véhicule. En effet, ce macaron porte un chiffre défini entre 0 et 5, correspondant à sa catégorie Crit’Air. Grâce à ce système de graduation, il est possible d’estimer le niveau de pollution du véhicule, car plus le chiffre est élevé, plus ses rejets atmosphériques sont importants.
Au départ, le système Crit’Air servait juste à afficher clairement l’impact environnemental des véhicules circulation sur le territoire. Ensuite, il a été utilisé comme outil pour mieux gérer l’affluence des modèles polluants au sein des agglomérations fortement peuplées. La vignette est rapidement devenue obligatoire pour accéder à des périmètres dits zones à faibles émissions mobilités (ZFE-m) dans lesquels la circulation est réglementée. Elle est désormais exigée dans plusieurs métropoles et dans certaines villes lors des épisodes de pollution, plus précisément lorsque la circulation différenciée est activée par les autorités.
Que signifient les couleurs des vignettes Crit’Air ?
Six modèles de vignettes Crit’Air différents ont été créés pour les 6 catégories environnementales existantes. Elles se déclinent en : vert, violet, jaune, orange, bordeaux et gris. À chaque couleur de l’écopastille correspond une classe Crit’Air. Concrètement :
· La pastille verte ou Crit’Air 0 est donnée aux véhicules les plus respectueux de l’environnement, c’est-à-dire avec « zéro émission carbone » à savoir les voitures 100 % électriques et celles qui roulent à l’hydrogène ;
· La pastille violette ou Crit’Air 1 est attribuée aux véhicules Euro 5 et 6 dont la date de première immatriculation est antérieure au 1er janvier 2011. Ils correspondent aux voitures à essence, aux hybrides rechargeables et aux véhicules roulant au gaz. Pour les hybrides non rechargeables, la classification dépend de la norme européenne à laquelle ils sont conformés ;
· La pastille jaune ou Crit’Air 2 est apposée sur les véhicules à essence Euro 4 enregistrés entre janvier 2006 et décembre 2010 ainsi que les diesels Euro 5 et 6 immatriculés avant janvier 2011 ;
· La pastille orange ou Crit’Air 3 est portée par les voitures essences Euro 2 et 3 immatriculées entre le 1er janvier 1997 et fin décembre 2005 et les véhicules diesels Euro 4 avec une immatriculation reçue entre janvier 2006 et décembre 2010 ;
· La pastille bordeaux ou Crit’Air 4 est uniquement dédiée aux véhicules diesels Euro 3 avec une immatriculation obtenue entre janvier 2001 et décembre 2005 ;
· La pastille grise ou Crit’Air 5 est arborée par les véhicules les plus polluants qui sont les diesels Euro 2 enregistrés entre janvier 1997 et décembre 2001.
Malheureusement, tous les véhicules ne sont pas éligibles au système Crit’Air. À titre d’exemple, les modèles à essence ou encore les diesels dont la première immatriculation a été faite avant le 1er janvier 2001 sont trop anciens pour recevoir la vignette Crit’Air.
Il est toutefois important de savoir qu’il est possible de bénéficier d’un surclassement à la suite d’un rétrofit.
Quel type de véhicule doit porter la vignette Crit’Air ?
Tous les véhicules motorisés en circulation sur le territoire doivent arborer la vignette Crit’Air qu’il ait été immatriculé en France ou à l’étranger. Tous les usagers de la route sont tenus de respecter cette obligation.
Le numéro Crit’Air est calculé sur la base des caractéristiques du véhicule. Pour cela, plusieurs informations entrent en ligne de compte, entre autres la motorisation, l’énergie utilisée, la date de première immatriculation et la norme Euro. Toutes ces informations sont lisibles sur la carte grise du véhicule.
Tous les types de véhicules à moteur sont concernés par la vignette Crit’Air allant des deux-roues, les utilitaires, les autobus et autocars, jusqu’aux poids lourds.
Si vous envisagez d’acheter la vignette Crit’Air, il vous est vivement conseillé de procéder à une simulation rapide sur le site de l’État d’abord. Un outil dédié entièrement gratuit est mis à la disposition du grand public. Pour l’utiliser, il suffit de renseigner l’immatriculation et la date de première mise en circulation du véhicule. Le résultat est donné instantanément bien qu’il se base uniquement sur les informations du certificat d’immatriculation.
En quoi est-ce intéressant d’équiper votre véhicule de la vignette Crit’Air ?
Hormis le fait de prendre part à la transition énergétique et à la réduction de la pollution de l’air, se munir de la vignette Crit’Air fait profiter de quelques avantages. En centre-ville et dans les grandes agglomérations, elle octroie certains privilèges comme circuler sans aucune contrainte à l’intérieur d’une ZFE-m. En plus de ces conditions de déplacement intéressantes, le dispositif fait profiter de certaines modalités de stationnement favorables. Dans de nombreuses villes de France, la vignette Crit’Air permet déjà aux automobilistes d’occuper des places de parking gratuitement en cours de journée. Il est néanmoins nécessaire de noter que les conditions de stationnement privilégiées sont adaptées par les collectivités territoriales en fonction de l’intensité et la persistance de l’épisode de pollution.
Rouler sans la vignette Crit’Air : quels sont les risques encourus ?
À partir de 2023, les véhicules Crit’Air 5 seront définitivement bannis des ZFE-m. Ainsi, circuler sans la bonne couleur de vignette Crit’Air ou tout simplement sans le dispositif fait encourir une lourde sanction. Le contrevenant devra alors régler une amende forfaitaire de 68 €. L’agent de circulation ayant procédé au contrôle peut faire monter le prix à payer pour infraction à la législation Crit’Air jusqu’à 450 €. À la sanction pourront également s’ajouter l’immobilisation du véhicule et sa mise en fourrière.
